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À propos d'Helena Mornille et des autres...

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5 juillet 2010

L'homme d'entretien, le roman de l'été

Le livre L\'homme d\'entretien

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16 décembre 2009

La fille de l'agence

    mercredi 16 décembre

    La fille de l'agence se lasse de mes indécisions, je m'en rends compte. Je ne suis plus en tête sur sa liste des futurs propriétaires sympathiques. Elle ne m'appelle plus aussi souvent qu'avant. je dois quitter ma location avant la fin du mois. Nath n'en a que faire, il est sorti hier et n'est toujours pas revenu...
    L'appartement est de plus en plus sale. Ils ont commencé les travaux depuis plusieurs semaines, et la poussière se glisse par tous les interstices. J'ai calfeutré du mieux que j'ai pu, mais il n'y a rien de pire que la poudre de pierre. Une fine pellicule blanche recouvre tous mes meubles, c'est joli, presque féérique, un paysage à perte de neige. Mes plantes aussi sont devenues aussi pâles qu'un rayon de lune. Il ne me reste plus qu'à traverser ce jardin improvisé pour me rendre dans la salle de bain et m'y inventer un sauna.
    La Finlande d'Arto Pasiliina, voilà où mes songes me portent. Je n'ai pas le temps de m'égarer davantage, mon portable me sort de mes rêveries.
    C'est la fille de l'agence. Elle a quelque chose pour moi. Un truc pas cher, me dit-elle. Et grand. La fille de l'agence, elle ressemble à Romane Bohringer, mais elle s'appelle Charlotte. Elle est douce et ferme à la fois, elle vous enveloppe de son manteau de tendresse mauve, et puis, tout à coup, sans que vous ne vous en rendiez compte, elle vous assène un grand coup par derrière. "180 000 euros, mademoiselle. C'est ce qu'il y a de mieux sur le marché en ce moment."
    Mon budget est beaucoup plus serré. Mon budget est une affaire délicate, parait-il...


14 décembre 2009

Louise

    Elle baisait comme une effrénée, enfournait dans sa bouche des outils dignes de figurer au Panthéon des découvertes.
    Le sexe, avec un grand S, et un grand X aussi.
    Elle le pratiquait plutôt sportivement, contrairement à Laure, qui le pratiquait de manière plus sporadique. Elle disait oui aux queues, quelques soient.
Elle disait oui à un homme, pour le plaisir facile de s'envoyer en l'air. Elle l'était, facile, et dans tous les sens du terme. Jamais d'engueulades avec elle. Une seule contrainte, l'enfant. Patrick et elle, étaient en garde alternée, ça se pratiquait de plus en plus couramment de nos jours. L'enfant habitait l'appartement. Elle n'y allait qu'une semaine sur deux. C'était une solution provisoire, mais qui fonctionnait pour le moment.
    Les semaines impaires, elle s'éclatait donc sur mon canapé, ou parfois sur celui de Laure, de Lucie, ou de Lola.
    Louise était l'amie qui ne se choquait pas, de rien, ni de personne. Elle travaillait au courrier du cœur d'un magazine de province, à l'autre bout du pays, et faisait des piges de temps à autres pour différents canards. Elle avait la démarche féline, des yeux de chat, et un fessier sur lequel semblait être écrit : Parking gratuit".
    Elle aimait le jazz, contrairement à laure, qui était beaucoup plus rock&roll. Ses virées parisiennes l'emmenaient dans des clubs plus ou moins connus, où il n'était pas rare de la voir ressortir aux bras d'un musicien. elle avait une petite prédilection pour le piano depuis une aventure
lointaine. Pierre, le grand amour de sa vie, était un jour parti acheter des cigarettes...
    Et n'était jamais revenu.


14 décembre 2009

Nathaniel

    Le 14 décembre 2009, 13h21

    Il fumait à présent plus de dix cigarettes par jour. Il n'allait pas tarder à rattraper ma propre cadence, j'en étais certaine. Il me narguait avec des ronds de fumée que j'aurais bien été incapable de créer. C'était un rouquin de la pire espèce, un espèce de mufle ventripotent dont la moustache s'épaississait de jour en jour. Il n'était pas d'accord pour l'appartement que nous venions de visiter...
    "Nous divergeons Nath, nous divergeons de plus en plus", lui avais-je dit hier.
    Nos pas s'emboitaient encore les uns dans les autres, un peu à la manière des rails, côte à côte, mais sans plus jamais se croiser. Au fil de nos années communes, il était devenu égoïste, exigeant et sarcastique. Nous nous étions rencontrés par hasard, mais après tout, n'est-ce pas le lot des rencontre, le hasard ? Bref,  le destin avait joué pour nous ce jour-là, même si nos regards échangés n'avaient pas suffi à me faire perdre la tête. Si j'avais dû choisir un mâle sur un catalogue, ce n'est pas du tout sur lui que mon choix se serait porté. Je ne m’étais jamais intéressée aux rouquins. Il avait dû être inventif pour que je daigne jeter un regard sur lui. Il s'était installé sur le siège passager de mon véhicule, et malgré mes insistances pour l'en déloger, je n'étais arrivée à rien. Il paraissait sans âge, seul sa fougue me laissait présager que j'avais affaire à un jeune brigand de la pire espèce...
    Il ne voulait pas de cet appartement, et j'allais encore lui céder alors qu'il était de plus en plus méprisant à mon égard. Il se froissait pour un rien, me quittait des nuits entières, revenait sale et débraillé, pour se blottir contre moi.
    Ainsi était Nath, et ainsi je l'acceptais...


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